Anaïs cache à peine le privilège de sa beauté constante, troublante de pudeur et de volupté. D'une grâce antique, palpitante, sa peau renvoie à un passé lointain de monarque abandonnée à elle-même, en exil; un passé chargé de senteurs intimes, de fruits désirés et de breuvages oubliés.
Sa féminité fragmente le désir de se l'approprier, pour mieux déguster chaque pli, chaque endroit touché par cet enchantement qui appelle la découverte dans son insoutenable retenue.
Ses cheveux ébène donnent naissance à mille nuits sans lune. Ses yeux sont absents, cachent leur douceur, inaccessibles. Son sein gauche jalouse l'insolence de son sein droite qui lui rend bien la politesse.
La chair dense de ses hanches consacre sa beauté racée, intemporelle, omniprésente. Ses chevilles andalouses touchent à peine le satin de son lit quand ses orteils appellent un baiser interdit. Son charme irrésolu se passe de tout alphabet humain.
Inédit
Extrait de Sérail
Alex Caire
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Horus Editeur - 2005