22 novembre 2005
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16:06
Mon élue décline toutes les nuits des pans de sa beauté, obstacle entre elle et le temps.
Impassible à son effet, elle évolue, dans des pas de ses pieds splendides, portant son parfum visible, dans des chemins pavés de désir et bordés d’indifférence.
Quand elle ressent ma présence, ses lèvres esquissent un sourire qui scinde la nuit d’un rayon de lumière qui me rappelle son voyage en moi et l’approche de l’aurore de nos corps apaisés.
Et quand le sommeil lui résiste, l’insomnie vient jeter sur son corps élancé unique un voilage d’inquiétude ou se perdent des mots de possession et des prières d’amour, quand elle s’avise de retenir la nuit et séquestrer les moments ou l’obscurité se réfugie dans les premières lueurs de l’aube, espérant rattraper le temps qui passe hors de son univers imprenable, chargé de senteurs de vie.
Inédit
Extrait de Sérail
Alex Caire
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Horus Editeur - 2005
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29 mars 2005
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22:00
Tu vis dans un autre pays que le mien. Un pays qui voit naître le jour avant le mien.
Ce temps et cet espace qui semblent nous séparer sont des remparts d'argile qui perpétuent le feu qui s'agite en nous, le feu qui nous unit.
Oui, mon amour, je vis constamment dans le passé. Je vis dans le Temps perpétuel. Ce sérail du souvenir que j'ai construit, au fil des années, pour abriter ma passion pour toi, pour me réfugier dans cette nuit éternelle, sans toi , pour faire semblant de vivre ; vivre ces océans de temps que j'ai passé à t'aimer, passer toutes mes vies à me nourrir de ton souvenir, de ton amour éternel, à dompter ma souffrance , à narguer la mort qui ne compte guère, à conjurer le temps de ma solitude, ma solitude qui hurle, dans la nuit des temps.
Ce sérail ou je vois partout ton sourire qui m'irradie de bonheur, ou je sens ton souffle qui caresse mes joues, qui atténue mes rides, ton rire qui retentit en moi, insolent, intemporel, enflammé. Ta présence … ta présence qui me hante, qui vit en moi tel un poignard dans une chair meurtrie, tes pas qui scindent le silence de l'oubli, et ton amour… ton amour qui me traverse telles les laves d'un volcan, ton amour qui sertit mon temps, mon temps perpétuel en toi.
Inédit
Extrait du Temps perpétuel
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29 mars 2005
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Partout où tu iras
J’y serai,
Malgré ma nuit
Eternelle...
Sans toi
Mon perpétuel
Voyage
Dans les années,
Dans les orages,
Dans le temps,
Dans le sillage
Du passé
Qui ne m’a jamais quitté.
Notre passé
Qui jamais ne mourra.
Je me nourris
De ton souffle
Qui retentit …encore
En moi.
Je me nourris
De ton regard
Qui me remplit …encore
De lumière,
De ton amour
Du premier jour,
Ton amour
Que même la mort
N’effacera …pas.
Je navigue
Je me noie
Dans cet océan
Cet infini …chagrin
Je meurs,
Je revis
Mille fois
Dans mon éternel voyage
Vers toi
Inédit
Extrait de Sérail
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14 mars 2005
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23:00
A la première lueur de l'aube, Balquiss ouvre brusquement ses paupières alourdies par un sommeil de velours. Un frisson vient parcourir son corps nu sentant le jasmin et la cendre. Elle ondule lascivement ses hanches, caresse de ses orteils le bord de son lit défait maintes fois pendant la nuit écoulée ....
Des goûtes de volupté matinale coulent des lèvres encore endormies de son sexe, se perdent vers la fente de ses fesses.
Elle se rappelle, ingénue, que son amant vient de quitter à l'instant leur lit , laissant l'odeur de sa peau salée dans ses narines, le nectar de son amour dans son corps et un feu à jamais attisé dans ses arcanes de femme prise et éprise .....
Elle se tourne vers le coin vide encore chaud, tire vers elle le drap de mousseline bleue, plaque son nombril gracile sur l'endroit humide qui vit leur dernière étreinte, essayant en vain de prolonger l'instant qui s'empressait déjà de partir.
Inédit
Extrait
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14 mars 2005
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23:00
Anaïs cache à peine le privilège de sa beauté constante, troublante de pudeur et de volupté. D'une grâce antique, palpitante, sa peau renvoie à un passé lointain de monarque abandonnée à elle-même, en exil; un passé chargé de senteurs intimes, de fruits désirés et de breuvages oubliés.
Sa féminité fragmente le désir de se l'approprier, pour mieux déguster chaque pli, chaque endroit touché par cet enchantement qui appelle la découverte dans son insoutenable retenue.
Ses cheveux ébène donnent naissance à mille nuits sans lune. Ses yeux sont absents, cachent leur douceur, inaccessibles. Son sein gauche jalouse l'insolence de son sein droite qui lui rend bien la politesse.
La chair dense de ses hanches consacre sa beauté racée, intemporelle, omniprésente. Ses chevilles andalouses touchent à peine le satin de son lit quand ses orteils appellent un baiser interdit. Son charme irrésolu se passe de tout alphabet humain.
Inédit
Extrait de Sérail
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